Formación

29 Abr
29/Abr/2021

Formación

L’entrepreneuriat étudiant sous Covid 

En février dernier, l’INSEE publiait son rapport annuel sur la création d’entreprises en France. Contre toute attente et malgré la crise sanitaire, le pays enregistre une augmentation des immatriculations d’entreprises de +4 % par rapport à l’année précédente : la Covid-19 ne semble donc pas, en apparence, avoir freiné les efforts entrepreneuriaux. Plus encore : les jeunes de moins de 30 ans représentent, toutes catégories d’entreprises confondues, près de 38,5 % des sociétés créées. Du côté de la filière étudiant entreprendre à l’INSA Lyon, si l’année 2020 a été tumultueuse, la promotion semble vouloir aller de l’avant. L’entrepreneuriat est-il encore possible en cette période ou relève-t-il encore d’un pari fou ? Ici, quelques éléments de réponses. 

Une bonne FÉE qui n’a pas été épargnée par la Covid
La « FÉE », pour « Filière Étudiant Entreprendre », est l’incubateur pédagogique commun à l’INSA Lyon
1. Chaque année et en conditions normales, la filière accueille des étudiants désireux de porter un projet d’entreprise. Depuis sa naissance en 2000, près de 500 étudiants ont bénéficié d’un accompagnement particulier : entre cours, conférences, coaching et temps de travail, la formation de cinq mois permet aux étudiants d’acquérir les compétences nécessaires à la création d’entreprise. 
Sébastien Perros est responsable pédagogique de la filière étudiant entreprendre. Pour ce professeur-entrepreneur, il n’est pas question de nier la difficulté posée par l’année 2020, malgré les chiffres statistiques. « En temps normal, nous avons généralement deux à trois projets qui se transforment en entreprises. En 2020 et sur les 7 projets en cours, un seul a véritablement émergé. Et pour cause, monter des boîtes en distanciel n’est pas chose facile : si l’idée est incubée sur le campus, il faut à un moment où un autre aller à la rencontre des investisseurs. Cette partie-là n’a pas été faisable à cause du Coronavirus », explique Sébastien Perros.

Confinement : baguette magique de la motivation ?
En janvier, alors que la situation sanitaire du pays ne semble toujours pas stable, les équipes pédagogiques de la FÉE hésitent quant à l’ouverture de la filière pour l’année 2021. Mais finalement, l’énergie étudiante aura fait pencher la balance. « Nous avons été en contact avec des étudiants extrêmement motivés à rejoindre la filière. Le retour des cours en présentiel a aidé à l’organisation, et aujourd’hui tout fonctionne parfaitement. Nous accueillons une vingtaine d’élèves, un peu moins que d’habitude pour adapter nos temps de travail aux contraintes sanitaires. Cette année, nous avons un groupe très homogène en matière de compétences, avec des étudiants en provenance de tous les départements de spécialité de formation. À présent, les chevaux sont lâchés : les confinements et la situation sanitaire ont décuplé la force de travail et la motivation de nos futurs jeunes entrepreneurs », ajoute le responsable pédagogique.

La crise sanitaire, ce berceau d’idées à impact 
Parmi le groupe d’étudiants-entrepreneurs, Clémence, Pierre, Marion et Laurine ont choisi de puiser leur sujet d’étude dans l’émergence des problématiques de société accentuées par la crise sanitaire. Ici, la dépression. « Notre projet est celui d’une application capable d’accompagner les proches des victimes de dépression. Quelques années avant la Covid, personne ne nous aurait pris au sérieux : la dépression, c’était plutôt tabou. Mais aujourd’hui, la crise a mis en lumière cette maladie qui touche chacun d’entre nous de près ou de loin. Les proches sont une clé essentielle à la guérison des personnes dépressives et nous espérons que notre solution sera en mesure d’assister ceux qui sont témoins du mal-être », explique Clémence Bechet, en 5e année de génie mécanique.
Encore au stade préliminaire du lancement du projet, l’équipe étudiante voit loin. « Nous sommes actuellement en train de créer un conseil scientifique composé de neuroscientifiques, de psychiatres, de psychologues cliniciens, pour valider le contenu scientifique de notre application. Même si notre groupe de travail est composé de deux étudiantes en master en cancérologie et de deux ingénieurs, les compétences techniques ne font pas tout ! Il faut s’entourer pour que notre projet puisse être le plus efficace possible, de la naissance de l’idée jusqu’à l’utilisateur final. D’ailleurs, nous avons déjà choisi le nom de l’application, qui entre aussi en résonnance avec ce que l’on vit actuellement : « LUMI », pour l’image de la lumière à laquelle se raccrocher dans les périodes sombres. Nous aimions aussi l’idée que lorsque l’on prononce le nom de cette appli, on sourit », s’amuse l’étudiante. 

Malgré les incertitudes économiques qui peuvent planer sur le pays, les jeunes étudiants n’ont pas peur. Ils entament le début de l’aventure avec un mantra : celui d’avoir confiance en l’avenir. « Fin juin, nous aurons terminé notre formation. Une fois sortie de l’école, j’espère participer à la vie de LUMI autant que possible et même si ça n’est pas le cas, j’aurais essayé et appris. Je reste confiante quant à l’aboutissement de notre projet car je pense qu’il répond à un vrai besoin de notre société actuelle. L’avenir nous le dira ! », conclut Clémence.

Marion Brun (Université Lyon 1), Clémence Bechet (5e année de génie mécanique), Laurine Grosmollard (Université Lyon 1) et Pierre Scheer (5e année d’informatique)

L’objectif de la Filière Étudiant Entreprendre (FÉE LyonTech) vise à former des ingénieurs à entreprendre, sur le support d’un projet vivant, qui fait appréhender et assumer les risques propres à l’entreprise. C’est une option de six mois, de février à septembre, de la dernière année du cycle ingénieur. Elle remplace le projet ou le stage de fin d’étude.
Cette filière apporte un complément aux futurs ingénieurs pour développer leurs capacités à manager une équipe, piloter un projet innovant et créer une activité ou une entreprise nouvelle. Elle permet d’acquérir la pratique des grands outils de la direction d’entreprise et de projet, et d’en maîtriser les processus et les comportements, par la pédagogie de l’expérience.
Plus d’informations : https://www.insa-lyon.fr/fr/cultiver-l-esprit-d-entreprendre-fee-lyontech 

[1] La filière étudiant entreprendre est également ouverte aux étudiants de l’Université Lyon 1