Mobilité

17 Ene
Desde 17/01/2022
Hasta 04/02/2022

Art & Culture

Exposition "Mobilité active & ville intelligente dans l’espace public"

Venez découvrir les Flottilyons, les box «  bobo bike » , les parcours «  Luciole » , NightLy-On, petit guide curieux des recoins inexplorés, l’Estrade d’Orientation Ludique, la passerelle des sens… le dispositif Place aux petits pas

7 projets imaginés & conçus par 45 étudiants en 5 jours, pour réfléchir aux enjeux et usages de la mobilité active en relation avec des dispositifs de ville intelligente. Les propositions sont inspirées par une enquête de terrain dans les espaces publics de la Métropole de Lyon.

L’atelier à été réalisé du 15 au 19 novembre à la bibliothèque Marie Curie avec :

  • 14 étudiants de 5e année ingénieur Télécommunications, Services et Usages INSA
  • 17 étudiants de master 2 en aménagement et urbanisme de l’Institut d’Urbanisme de Lyon
  • 14 étudiants du Diplôme Supérieur d’Arts Appliqués Design de l’ESAA La Martinière Diderot.

Encadrés par une équipe pédagogique pluridisciplinaire, Stéphanie Vincent, IUL Lyon 2, Guilène Marion, Sophie Tinland & Chloé Dumas, Martinière Diderot, Hervé Rivano, Insa Lyon, Lou Herrmann, Ecole urbaine de Lyon.

Présentés devant un jury d’experts et de chercheur le vendredi 19 novembre : 

  • Arthur Bajulaz, Chargé d'étude Métropole apaisée - Plans piéton & vélo à la Métropole de Lyon
  • Chloé Morhain, doctorante au Laboratoire Aménagement Economie et Transports (LAET) à l’ENTPE et à la Métropole de Lyon. 
  • Alexandre Rigal, docteur en sociologie des mobilités, EUL

*Ce travail a bénéficié de l’aide de l’Etat gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme d’Investissements d’avenir portant la référence ANR-17-CONV-0004.

22 Jun
22/Jun/2021

Recherche

NOMAd : la combinaison gagnante pour une mobilité adaptée

Tout est parti d’un constat : la mauvaise logistique du transport collectif des personnes en situation de handicap entraîne stress, fatigue et absence de vie sociale pour les usagers qui peuvent parfois rester jusqu’à trois heures par jour dans les transports. Développé par le laboratoire Décision et Information pour les Systèmes de Production1, le projet NOMAd2, pour « numérique et optimisation pour une mobilité adaptée » offre une réponse à la gestion du transport jusqu’alors réalisée intra-établissements de santé, sans gestion mutualisée. Avec NOMAd, le calvaire de la mobilité adaptée n’est peut-être plus qu’un mauvais souvenir pour les usagers. Explications.

Un véhicule, plusieurs acteurs
On pensait que les applications de livraison à vélos et autres solutions dernier cri avaient révolutionné le secteur de la mobilité et pourtant, avant que les chercheurs de l’équipe du DISP ne s’emparent de la question, aucun outil ne permettait de répondre au casse-tête de la mobilité collective pour les usagers handicapés. Organisateurs du transport, chauffeurs et usagers : comment mettre tout le monde d’accord ? 
C’est ainsi qu’a été créé « NOMAd », un projet d’utilité publique, né d’une histoire personnelle. « Un proche du laboratoire expérimentait la problématique avec son enfant qui passait des heures et des heures dans les transports pour transiter entre son domicile et le centre médico-social dans lequel il se rendait quotidiennement. Le but était donc d'organiser un ramassage scolaire optimisé à plusieurs niveaux », explique Thibaud Monteiro, professeur des universités au département génie industriel et chef du projet NOMAd au sein du laboratoire DISP.

Au cœur des calculs combinatoires
Entre les murs du laboratoire DISP, pas de paillasses ni de tubes à essai. Ici, l’expérimentation est mathématique. Entre calculs combinatoires, métaheuristique et informatique, le projet NOMAd a constitué un véritable challenge scientifique. « Lorsque vous demandez à un ordinateur de calculer avec une ou deux variables, c’est facile. Mais lorsqu’il faut prendre en compte des variables comme le type de handicap, le taux d’incapacité des usagers, les points de départ et d’arrivée, les horaires différents pour chacun ou encore la contrainte de parking des véhicules, la tâche est plus complexe. Notre savoir-faire, c’est de tracer une route dans cette jungle de données pour converger vers la solution optimale », annonce Thibaud Monteiro.
Accompagnée par quatre partenaires
3 sensibles à la question, l’équipe de chercheurs a ainsi développé un outil informatique aidant à l’organisation du transport. Sans cet algorithme, les calculs pouvaient prendre des semaines. Aujourd’hui, ils prennent quelques secondes. « La réactivité du calculateur s’est avérée très utile pendant la pandémie, permettant de reconfigurer les tournées. Grâce à lui, nous avons su générer de nouveaux plans de transports adaptés aux conditions sanitaires qui obligeaient les véhicules à rouler à moitié de leur capacité. Pour arriver à cela, nous avons opté pour une approche que nous appelons dans le jargon, le DARP – dial for a ride problem. Concrètement, c’est un service à la demande partagé. C’est une façon de traiter l’information comme le font beaucoup d’entreprises de transport, comme les livreurs de colis par exemple. Sauf qu’ici, le point d’arrivée n’est pas une boîte aux lettres. Il a fallu composer l’équation avec des critères humains », ajoute le chercheur. 


Copyright : Nomad-opt

Les mathématiques appliquées rencontrent l’ingénierie des systèmes de santé
Si le gain de bien-être pour les usagers et les acteurs du transport adapté semble évident, la solution souhaitait aussi participer à résoudre deux problématiques intempestives : l’impact carbone des deux cents véhicules qui sillonnaient quotidiennement la métropole lyonnaise et les dépenses publiques qui s’élevaient, au niveau de la France, à 500 millions d’euros par an. « En une année, NOMAd peut permettre d’économiser 123 tonnes de CO2 sur Lyon et peut permettre de réduire les coûts de transports jusqu’à 37 % », lance l’enseignant.
Depuis mars 2020, NOMAD a poussé les murs du DISP : l’outil continue d'être développé par deux anciens ingénieurs INSA, Geovanny Osorio Montoya et Oscar Tellez Sanchez qui ont fondé Nomad-opt. Née du travail de recherche à laquelle ils ont participé en tant que doctorants, l’entreprise permet d’adapter le transport aux besoins de chaque passager grâce à un système de notifications en temps réel qui réduit le temps d’attente. Sur le site internet de leur entreprise, les deux ingénieurs-docteurs affichent clairement leur philosophie : « rendre les algorithmes plus humains,pour les mettre au service des personnes ».

1 Décision et Information pour les Systèmes de Production (INSA Lyon/ Lyon 2, Lyon 1, UdL).
2 Le projet NOMAd a bénéficié d’un Fonds Européen de Développement Économique Régional (FEDER).
3 La Région Rhône-Alpes Auvergne, Ressourcial (Groupement Social de Moyens), GIHP Service Adapté (société anonyme à capital associatif) et le Laboratoire IRCCyN de l’école des Mines de Nantes ont participé au projet NOMAd.

 

Pour aller plus loin sur le sujet : 
Podcasts « Les cœurs audacieux » -  Saison 1 / Épisode 3 - 12 mai 2021
 

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24 Jun
24/Jun/2020

Vie de campus

Mob-Energy: the INSA start-up that is going full throttle

L'histoire de Mob-energy débute en 2013, au 5e étage de la résidence B sur le campus de l’INSA Lyon. Salim rencontre Ilyass, alors tous deux étudiants en première année d’études d’ingénieur. Les mois passent et l’amitié entre les deux étudiants s’affirme. Lorsqu’en 2016 est organisé un concours d’innovation par Volvo Renault Trucks, ils s’interrogent ensemble : comment pallier les problématiques de rechargement des voitures électriques, de plus en plus nombreuses ? 

À cette époque, Salim El Houat et Ilyass Haddout sont en 4e année de génie industriel et génie mécanique et développement. Quelques mois plus tard, le concept est né : un robot-batterie qui se connecte automatiquement au véhicule, éliminant toute problématique de construction de points de recharge fixes et sans mobiliser de places de parking. Baptisé « Bolt », la conception du robot évolue encore, soutenue par l’arrivée de Maxime Roy dans l’équipe, alors étudiant en génie industriel. « Bien que nous n’avions pas gagné le concours organisé par Volvo, nous avions gagné un nouvel associé et repartions avec la conviction que la problématique posée par le rechargement des véhicules électriques était pertinente. Dès notre rentrée en 5e année, nous avions rejoint la Filière Étudiant Entreprendre l’INSA Lyon pour monter notre entreprise et affiner la solution », se souvient Salim El Houat, désormais diplômé de l’INSA Lyon.

Durant un an, l’équipe s’efforce de poser les bases de la start-up. En juin 2018, les trois amis reçoivent un premier financement de la Fondation INSA Lyon, permettant de réaliser le premier prototype. Le campus était devenu leur laboratoire d’expérimentation : « Pour réaliser nos tests, nous avons eu la chance de bénéficier de véhicules électriques ou d’outils de mesure électroniques et surtout, des compétences des laboratoires nous environnant. Le laboratoire DISP avait par exemple lancé un groupe de travail avec des étudiants de l’INSA sur la gestion du traitement des commandes de recharge, le laboratoire Ampere nous a aidé à la conception de l’architecture et la programmation du robot et le CITI à la navigation autonome de Bolt. L’environnement insalien a grandement participé à la germination de nos idées, et d’ailleurs, même nos bureaux sont aujourd’hui sur le campus, dans les locaux du CEI d'Insavalor ! », explique Salim. 

Aujourd’hui, si le temps de la K-Ffêt et de la vie étudiante n'est pourtant pas si lointain pour les trois entrepreneurs, les voilà lancés dans une folle aventure, à la manœuvre d’une entreprise employant déjà 11 collaborateurs. Désormais respectivement CEO1, CTO2 et COO3, Salim, Ilyass et Maxime travaillent aujourd’hui à la recharge électrique de demain. « À l’heure où nous parlons beaucoup de mobilité électrique face au contexte écologique grave, nous pensons que la démocratisation de ce type de véhicules ne sera réellement possible que lorsque les enjeux de la recharge seront élucidés. Avec Mob-Energy, nous apportons une solution aux trois parties prenantes : les électromobilistes, qui peinent à trouver des prises de recharge en ville ; les acteurs du parking, élus un peu malgré eux comme support de la mobilité électrique ; et les acteurs de l’énergie, faisant face à l’augmentation de la demande. Depuis Bolt, notre prototype a évolué en même temps que nous travaillions avec des professionnels du parking, un monde qui, en théorie, reste en inadéquation avec les services de recharge qui exige que les usagers libèrent la borne - et donc la place de parking - une fois la recharge terminée. Pour réconcilier ces deux mondes, nous proposons un robot autonome qui, une fois installé sur un parking, stocke de l’énergie et se déplace de manière autonome jusqu’aux véhicules ayant commandé une recharge. Il se connecte et se déconnecte automatiquement via un module, un petit boîtier que l’utilisateur pose au sol avant de laisser sa voiture en stationnement », poursuit le CEO de la start-up. 

Efficacité du service variable selon les véhicules et les usages présents sur site ; sécurité face à un robot capable de se déplacer de façon autonome ; modèle économique à prouver… Si le robot « Bolt » avait été expérimenté sur les parkings du campus de l’INSA Lyon, son grand frère dénommé « Charles », doit aujourd’hui arpenter les sols enrobés des parkings citadins lyonnais et parisiens pour affirmer ses performances. « Bolt était un robot plat qui se plaçait directement sous la voiture pour la recharger. Mais nous nous sommes rapidement rendus compte que cette solution nécessitait de lever des verrous d'usages et technologiques qui allaient ralentir la mise sur le marché du produit. Charles, le petit dernier, a été imaginé en collaboration avec des designers, des usagers et des gestionnaires de parkings. Il vient se connecter à l’arrière du véhicule, et non plus en dessous. Il est désormais visible de loin car il est à hauteur de pare-brise. D’ailleurs, peut-être que demain, il pourrait assurer une mission de télésurveillance. C’est autant d’opportunités à creuser ! », dit Salim.

Et saisir des opportunités, c’est ce que va permettre le Fonds Pertinence Invest 2 à la jeune start-up. « Nous avons récemment réussi à obtenir une importante levée de fonds d’amorçage de la part de Sofimac Innovation, une société de gestion dédiée à l’investissement technologique dont la filiale de valorisation de l’INSA est partenaire. Nous avons pris pour habitude de travailler très étroitement avec Insavalor qui a assuré le lien avec ces partenaires avec lesquels nous partageons un alignement d’intérêts et de valeurs certain. Cette somme, 2,1 millions d’euros, va nous permettre d’aborder les premiers déploiements de notre solution. Nous sommes les premiers soutenus par ce nouveau fond, Pertinence Invest 2, et c’est très gratifiant. Ces encouragements sont indispensables pour nous, jeune entreprise, pour aborder la suite », ajoute le CEO de Mob-energy.

Adossée au marché de l’automobile aujourd’hui bouleversé par la crise du Covid-19, la start-up insalienne ne se laisse pas abattre. Pour Salim El Houat, deux indicateurs sont à prendre en compte : d’un côté le monde du transport en ville qui se transforme avec des logiques de véhicules partagés et moyens de locomotions doux. De l’autre, la voiture électrique qui reste une formidable opportunité pour la décarbonation de transport routier léger. « Malgré la crise sanitaire, nous abordons la suite des opérations avec une certaine confiance. Le secteur automobile électrique présente de belles perspectives, ce qui nous donne des raisons de croire que nous sommes sur la bonne route. Après nos expérimentations et la fin de la R&D, nous passerons à l’étape de la commercialisation et de l’industrialisation. Au sein de l’équipe, nous nous donnons 18 mois pour faire certifier notre produit, qui aura sûrement évolué en fonction des problématiques soulevées par nos clients suite aux expérimentations in situ. Et si d’ici fin 2021 l’objectif n’est pas atteint, nous sortirons notre casquette d’entrepreneur, et nous trouverons des solutions. L’aventure a commencé avec la philosophie insalienne : toujours remettre en question les acquis et ne jamais rompre le lien avec notre écosystème. Covid ou pas, nous trouverons une manière de nous insérer sur le marché ! », conclut le diplômé de Génie Industriel, confiant.

 

À propos de Mob-Energy
Mob-Energy est une start-up française qui développe une nouvelle solution en réponse à l’une des problématiques de la mobilité : l’accès à la recharge, les solutions existantes étant contraignantes pour les usagers et les gestionnaires de parking. Leur mission est d’accélérer la révolution électrique en rendant accessible et pratique la recharge des véhicules électriques, grâce à des robots-chargeurs. Mob-energy propose également un outil de simulation et de solutions de recharges « ME analytics » qui permet de simuler les solutions envisagées sur le site, préciser les coûts et analyser les taux d’efficacité.

 

1 Chief Executive Officer, directeur général
2 Chief Technical Officer, directeur des nouvelles technologies
3 Chief Operating Officer, directeur d’exploitation

 

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11 Jun
11/Jun/2020

International

International : après la crise, l’INSA se prépare à gérer des parcours très flexibles

Argument phare de la formation à l’INSA Lyon : la mobilité internationale obligatoire. Mais comment a-t-elle pu être maintenue pendant la crise sanitaire ? Quelles décisions ont été prises depuis ? Réponse avec Damien Fabrègue, directeur des relations internationales à l’INSA Lyon.

Quel bilan tirez-vous des derniers mois écoulés ?

Même si le bilan de cette crise ne peut, encore à l’heure de ces lignes, qu’être partiel, il a à la fois un petit goût amer par certains côtés mais aussi des facettes très positives. À la direction des relations internationales (DRI) mais aussi au service scolarité, et dans les départements d’enseignement, nous avons été confrontés à une situation sans précédent et à laquelle nous n’étions pas préparés. Les situations de nos étudiants que ce soient les étudiants INSA à l’étranger ou les étudiants internationaux à l’INSA, étaient toutes spécifiques et nécessitaient une écoute et des décisions particulières qu’il a fallu prendre avec parfois des informations partielles. Mais grâce à l’investissement de tous, nous avons pu fournir des réponses à tout le monde. Le retour anticipé de nos étudiants en mobilité à l'étranger est une déception évidente pour chacun. C'est une forme d’expérience tronquée difficilement valorisable. Mais, nous sommes aujourd’hui plus armés et nous avons une meilleure idée des procédures à mettre en place en cas de crise et de retour précipité comme c’est le cas parfois à plus petite échelle - crise à Hong Kong ou au Chili plus tôt cette année par exemple. Pour les élèves qui sont rentrés, j’ai confiance dans le fait que, de par leur formation d’ingénieur reconnue à l’international, ils auront d’autres possibilités pour vivre cette expérience si enrichissante d’un séjour long à l’étranger. La décision d’encourager un maximum d’élèves à rentrer le plus vite possible a été prise avec les éléments fournis par nos ministères de tutelle et je sais qu’elle a parfois été abordée avec circonspection. Avec l’évolution de la situation, je pense sincèrement que c’était la décision la plus raisonnable pour assurer la sécurité de chacun, ce qui constitue l’objectif premier de l’INSA Lyon. La plupart d’entre eux ont ensuite pu suivre les cours à distance proposés par l’université dans laquelle ils étaient ou alors ont réintégré leur promo à distance à l’INSA. Pour ceux qui n’ont pas pu ou voulu rentrer, nous nous sommes assurés qu’ils puissent aussi avoir des cours en distanciel et continuons à garder le contact. Car après la sécurité, notre seconde priorité est évidemment la réussite de nos étudiants. L’autre enjeu de taille a concerné les étudiants de nationalité étrangère présents à l’INSA Lyon. Si certains ont pris la décision de rentrer dans leur pays d’origine, d’autres sont restés sur place, notamment dans les résidences de l’INSA. Actuellement nous avons encore plusieurs centaines d’étudiants dans ce cas. Je remercie ici plusieurs acteurs qui ont permis que ces étudiants puissent passer leur fin de semestre dans les meilleures conditions : la direction du patrimoine, la direction des résidences pour avoir assuré un service de qualité même dans une situation aussi complexe. Je tiens aussi à souligner l’investissement de la direction des restaurants qui a assuré la livraison de denrées tant que nous en avons eu le droit ainsi que le bureau des élèves qui s’est aussi beaucoup impliqué sur ce point par la suite. On pourra aussi noter la mise à disposition de moyens informatiques et de connexions internet haut débit pour, après les besoins essentiels, se concentrer sur la réussite académique de ces étudiants. Je pense que ce que je retiendrai avant tout de cette crise, est la solidarité de la « famille INSA » et l’investissement de chacun pour le bien-être de tous. Il me semble que nous avons été ici à la hauteur des valeurs fondatrices de notre école.   


Comment envisagez-vous la rentrée 2020-2021, en matière d'international ?

Quel challenge !!! Il est peut-être même plus grand que celui que nous avons vécu durant les dernières semaines…. En effet, tout d’abord, nous avons dû prendre la décision difficile de suspendre toutes les mobilités académiques entrantes et sortantes hors Europe pour le premier semestre 2020-2021. C’est une décision lourde de conséquences, en premier lieu pour les étudiants concernés, mais aussi pour les départements d’enseignement qui risquent d’avoir des promos plus chargées que d’habitude. Mais avec les récentes annonces de réouvertures des frontières, nous allons faire tout notre possible pour reporter ces mobilités sortantes au second semestre. Pour certains ce « glissement » a déjà été acté quand notre partenaire nous a répondu par l’affirmative. Pour les autres, nous allons devoir organiser une commission extraordinaire pour permettre à un maximum d’étudiants de réaliser un séjour à l’étranger. Pour certains, il faudra certainement attendre l’année suivante, pour d’autres (j’espère le moins possible), la mobilité en échange ne sera pas possible. C’est pourquoi, même si la mobilité demeure obligatoire à l’INSA Lyon, nous saurons faire preuve de souplesse pour ne pas imposer à nos étudiants un prolongement de leurs études alors qu’ils auront déjà vécu l’annulation subite de leur projet initial. 

Pour les mobilités entrantes, tous nos partenaires ont très bien compris cette décision, la plupart est sur la même ligne de conduite, et de la même manière nous nous concentrons sur le second semestre. La DRI se tient régulièrement informée de la situation de l’enseignement supérieur au niveau mondial, qui évolue de jour en jour. D’après la dernière enquête QS* conduite au mois de mai, 63,1% des étudiants internationaux espèrent toujours réaliser leur projet de mobilité en 2020 et 75% se disent prêts à le maintenir même si cela implique 3 mois de cours en ligne. Il est donc très important que nos équipes de scolarité, au sein des départements de formation et à la DRI gardent un lien régulier avec les étudiants en cours de recrutement, pour les informer des derniers aménagements pour la rentrée. Nous devons consacrer nos efforts à rendre nos parcours flexibles pour garder notre réputation d’établissement accueillant envers le public international et ce, malgré les distances qui s’imposent.

Pour les parcours de doubles diplômes, la problématique est un peu différente car il s’agit de mobilités particulièrement longues, en général de 18 ou 24 mois. Cela laisse de la place à l’adaptation tout en garantissant à l’étudiant une vraie expérience à l’international. Nous avons très vite travaillé avec nos partenaires et les responsables de ces diplômes afin de modifier les parcours pédagogiques et ainsi pouvoir malgré l’absence de mobilité au semestre 1 de 2020-2021. Aujourd’hui, la plupart des doubles diplômes ont trouvé une alternative. On voit bien que de la même manière que pour les échanges, ces changements assez fondamentaux nécessitent une grande flexibilité et agilité. Honnêtement, en voyant l’évolution de la situation, je trouve que l’INSA a une faculté d’adaptation à un changement rapide qui est impressionnante. Une autre preuve a été la mise en place, du jour au lendemain, de la plupart des cours en ligne alors que ce type d’enseignement était assez peu développé auparavant. Ici encore, l’investissement des professeurs, des personnels administratifs mais aussi des étudiants, m’a vraiment impressionné. J’avoue avoir ressenti pas mal de fierté d’appartenir à l’INSA Lyon lorsque je présentais la situation à certains de mes collègues d'autres institutions. 

L’enseignement à distance sera aussi au centre de cette rentrée de septembre. En effet, certains de nos étudiants internationaux qui sont rentrés dans leur pays ne pourront peut-être pas être de retour à temps. De même pour les filières internationales, cette rentrée nécessitera des cours à distance. De manière générale, on peut aussi craindre que les conditions de distanciation sociale, si elles sont encore en vigueur, ne soient pas compatibles avec nos amphis. Il faudra donc bien envisager un mode d’enseignement mixte. Bien sûr cela nous demande encore beaucoup d’adaptation et de travail de la part des enseignants notamment. Mais cela répondrait aux attentes des étudiants internationaux dont finalement seul 5%* ont décidé de renoncer définitivement à leur projet de séjour à l’étranger à cause du Covid-19. Pour l’international, un enseignement à distance nous ouvre beaucoup d’autres opportunités pour les années à venir. Les étudiants étrangers à l’INSA se verraient alors offrir un choix plus large de cours puisqu’ils pourraient suivre certains en rediffusion et s’affranchir des chevauchements de cours entre les différents départements. 


Dans ce contexte, comment continuer à cultiver l’internationalisation des élèves-ingénieurs ? 

Bien-sûr cette crise sanitaire mondiale peut et doit nous amener à nous poser des questions sur la vision de l’international. Mais ce n’est pas seulement cet évènement qui nous pousse à la réflexion. Les étudiants, de par leur souci de diminuer leur impact écologique, ainsi que les scenarii envisagés par la démarche prospective nous invitent continuellement à repenser notre développement à l’international. Le modèle INSA a toujours mis au centre de ses préoccupations l’international comme une source de développement de nos étudiants et de nos personnels. Découvrir l’autre, découvrir une manière de penser ou d’agir différente et ce, dans un environnement propice à l’échange, ne peut qu’être bénéfique de manière individuelle mais aussi de manière générale. Aujourd’hui, et surtout demain, je pense que cette vision de l’international s’accompagnera de plus en plus de la nécessité et de la volonté de l’associer aux valeurs du modèle INSA que nous souhaitons transmettre. De nombreuses initiatives sont déjà en cours et on voit avec intérêt que certaines ont émergés avant même les conclusions de la démarche prospective. Par exemple, pour l’un de nos derniers grands projets en Afrique, nous avons souhaité - pour la première fois dans l’histoire de cet appel à projet français - que la totalité des fonds soit gérée par l’un des partenaires africains. Ce transfert de compétence et de gestion des projets va dans la direction des échanges équilibrés entre le Nord et le Sud mais aussi dans le sens du développement des échanges Sud-Sud qui assurent une plus grande équité dans le développement de notre monde. 

Bien sûr, cette crise aura modifié certains concepts des relations internationales. Le Groupe INSA a adhéré au consortium regroupant plusieurs universités en Europe appelé ECIU l’année dernière. Ce consortium a été lauréat d’un projet d’Université Européenne lancé par la commission Européenne. Évidemment, il était prévu de développer la mobilité entre les partenaires ; mais une nouvelle approche vient d’être identifiée. Il s’agit de faire travailler des groupes d’étudiants de deux universités ou plus qui suivent des cours complémentaires dans chacune de leur institution sur un projet commun mais à distance. On peut par exemple penser à des étudiants suivant un cursus de génie civil en Allemagne travaillant sur un projet de bâtiment avec des étudiants suivant un cursus de mécanique ou de matériaux en France. Ce type de projet est aussi très plébiscité par nos partenaires américains.

En conclusion, ce que cette crise a surtout prouvé, c’est que nous avons des ressources incroyables afin de nous adapter aux changements et que nous devons continuer sur la voie de la flexibilité, tout en prenant le recul et la réflexion nécessaire pour transformer une situation complexe en opportunité. 


* QS' Coronavirus Surveys for Universities and International Students, May 2020. Échantillon d’étudiants de tous parcours, disciplines et nationalités confondus.

 

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07 Mayo
07/Mayo/2020

Formation

Auto’mobilités campus to respond to post-lockdown challenges

Dans une France confinée, une pause s’est imposée à la mobilité : des autoroutes tranquilles, peu de transports individuels roulant en centre-ville, un ciel bleu dénué d’avions… Pour le moment. À l’heure où le déconfinement s’annonce, le souvenir du bourdonnement des villes et de ses voitures nous revient progressivement en mémoire. Comment doit-on imaginer la mobilité de l’après-confinement ? Sébastien Morterolle, maître de conférences au département génie mécanique et chercheur au LaMCos1 mise sur l’électrification des véhicules. D’ailleurs, il fait partie du comité de pilotage du campus des métiers Auto’Mobilités. Explications.

L’Être nomade en quête du « zéro émission »
La mobilité est figée depuis 52 jours déjà. La réflexion date de plusieurs années pour les grandes villes du pays : envisager de nouveaux plans de mobilité pour leurs centres, entre impératifs environnementaux et normes européennes d’émissions de gaz à effet de serre. « Depuis des mois déjà, les villes accéléraient le mouvement vers le ‘zéro émission’ en envisageant des zones privilégiées, en souvenir des sanctions de la justice européenne sur le NO
2 notamment. Du côté des équipementiers automobiles, il fallait aussi changer son fusil d’épaule car depuis 2014, nos dirigeants européens avaient validé le règlement ‘Corporate Average Fuel Economy’ (CAFE) qui plafonne le rejet de CO2 des nouveaux véhicules à 95g/km, favorisant le développement des véhicules électriques dans les parcs automobiles. D’ailleurs, on peut apercevoir de plus en plus de voitures électriques dans les grandes villes et petit à petit, on voit des camions poids-lourds assurer des livraisons et le ramassage des déchets ménagers. Les enjeux de la mobilité sont plus que jamais d’actualité », introduit Sébastien Morterolle. 

Si les solutions alternatives au modèle vieillissant du « chacun sa voiture diesel ou essence » n’avaient pas fini de convaincre le plus réticent des consommateurs, la crise sanitaire aurait-elle accéléré une prise de conscience de l’hyper-mobilité à laquelle il était habitué ? « Il est peut-être trop tôt pour annoncer un tournant décisif à l’heure actuelle mais le confinement nous ayant immobilisés, je pense qu’une prise de conscience du côté des consommateurs a été amorcée plus rapidement qu’espéré. De plus, 2020 est une année charnière pour le véhicule électrique, grâce au dispositif de bonus européen », poursuit Sébastien.

Repenser les usages et les matériaux
Le 12 mars 2020, le Président de la République annonçait vouloir « tirer des leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies ». Le secteur de la mobilité n’a pas attendu cette injonction pour remettre en question son modèle, voyant planer au-dessus de sa tête l’enjeu environnemental, incompatible avec les milliards de moteurs à explosion encore endormis dans nos garages de conducteurs confinés. Entre différentes technologies émergentes, Sébastien, lui, travaille à l’hybridation des moteurs. « Les recherches au sein de laboratoires de l’INSA se concentrent sur l’électrification des véhicules et la gestion optimale de l’énergie, ainsi qu’au développement des batteries, de la pile à hydrogène et du véhicule connecté. Ce sont des technologies émergentes dont il faut parfaire le modèle. Parmi les enjeux de l’automobile électrique, le recyclage des batteries et la source de production de l’électricité sont deux grands aspects à traiter pour réellement réduire le coût écologique de ces véhicules. Autrement, on ne ferait que déplacer le problème. »

Selon Sébastien, repenser le véhicule et ses aspects techniques ne sont qu’une partie de l’iceberg. « Une fois le véhicule en lui-même repensé de façon plus ‘propre’, il faut s’atteler à l’offre de service qui l’accompagne. En développant des véhicules électriques, il faut penser un nouvel environnement qui permettra l’accès aux bornes de recharge. Un autre paramètre à envisager est celui de l’évolution des usages de déplacements : par exemple, le ‘free-floating’, un modèle d’autopartage en libre-service sans borne qui permettrait de réduire drastiquement l’usage de la voiture personnelle en ville se développe à vitesse grand V », poursuit Sébastien. 

Former les jeunes générations aux enjeux du futur de la mobilité
À nouvelle ère pour la mobilité, nouvelles compétences à développer pour les prochaines générations de professionnel du transport. Les besoins en maintenance électrique sur les véhicules et les bornes de recharges se faisant déjà sentir, les étudiants ont besoin de basculer vers ces nouvelles technologies pour entrer dans le monde du travail. Pour faire avancer la formation autour de ces nouveaux métiers de la mobilité, des établissements de formation, des laboratoires, des enseignants et des professionnels de l’automobile se sont réunis autour d’un important projet : le campus des métiers Auto’Mobilités. « Notre objectif est double : mettre en lien le monde universitaire académique avec les industriels tout en répondant aux enjeux de mutations technologiques et sociologiques de la mobilité. Le comité de pilotage, actif depuis trois ans, travaille à identifier les grands besoins de l’avenir de la mobilité, notamment électrique. Le campus a pour vocation de réfléchir aux nouvelles compétences à développer pour les futurs experts et mettre en place des actions pour orienter les jeunes vers ces futurs métiers », poursuit le maître de conférences.  

L’INSA Lyon : le lieu totem du campus
Le projet campus Auto’Mobilités a déjà bénéficié d’une subvention nationale comme Projet d’Investissement d’Avenir (PIA) pour financer un banc d’essai à rouleaux que les étudiants ont déjà expérimenté pour tester les véhicules. « L’idée du campus est de créer un lieu vitrine autour de « l’automobilité », toujours pour attirer les futurs étudiants et surtout, aménager un espace dédié qui renforcerait le sentiment d’appartenance au secteur qui n’attire plus beaucoup depuis quelques années. Pour donner corps au projet, nous souhaitons que l’INSA Lyon devienne le lieu totem de cette thématique car beaucoup d’acteurs insaliens travaillent sur la mobilité et de nombreuses formations sont « colorées » véhicule , comme la mécatronique. Nous plaçons beaucoup d’espoirs dans cette initiative, notamment avec la création d’un mastère spécialisé mention conception véhicule électrique dont les cours se dérouleraient dans nos murs, à l’INSA Lyon. En attendant la labellisation du projet dont la demande est en pause en raison de la crise sanitaire, et en attendant la mobilité du futur, restons encore un peu chez nous », conclut Sébastien Morterolle.

1 Laboratoire de Mécanique des Contacts et des Structures (INSA Lyon/CNRS)

 

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