INSA LYON

15 Nov
15/Nov/2019

INSA LYON

Frédéric Fotiadu: INSA Lyon’s new director

C’est officiel, la Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation vient de nommer Frédéric Fotiadu directeur de l’INSA Lyon, sur proposition du conseil d’administration du 24 octobre dernier. Après 10 ans à la direction de l’École Centrale Marseille, cet ingénieur chimiste de formation, attaché au modèle d’ingénieur à la française, a pris ses fonctions à compter du 1er novembre, à bientôt 54 ans, avec humilité, conviction et détermination. Rencontre.

Qu’est-ce qui vous a incité à candidater ?
L’INSA Lyon est une institution unique, dotée d’un héritage historique empreint d’idéaux et de valeurs d’une incroyable modernité. Il est né d’un projet visionnaire, avec la conviction qu’il faut s’adresser à la jeunesse dans toute sa diversité, sans l'enfermer dans une formation qui ne serait que scientifique et technique, mais en la nourrissant d’un engagement humaniste. Je crois que cette vision des pères fondateurs est encore plus nécessaire aujourd’hui qu’elle ne l’était à l’époque. Et je me sens particulièrement aligné avec cette philosophie qui consiste à former des ingénieurs humanistes conscients de leurs responsabilités et suffisamment armés pour les assumer.
L’INSA a un impact local très fort sur son territoire, une capacité importante à contribuer au développement de son site. Il a aussi un rôle à jouer sur le plan national dans le réseau des INSA et parmi les autres écoles d’ingénieurs françaises, avec une envergure qui peut entraîner l’ensemble de ces écoles. Je suis à un moment de ma carrière où j’avais aussi envie de me mettre au service d’un nouveau défi ambitieux. La perspective de participer à la construction du site est un projet qui me motivait car je suis intimement persuadé de l’intérêt de travailler ensemble, écoles d’ingénieurs et universités, dans des logiques territoriales. Et cela en préservant ce qui fait la particularité de l’INSA Lyon.

Dans tout ce que vous avez entrepris dans votre carrière, quel est le projet dont vous êtes le plus fier ?
Pour nourrir de grandes ambitions, une école doit être constituée en communauté unie autour d’une identité partagée et d’un projet politique inclusif, associant les personnels, les élèves, les diplômés, les partenaires. C’est ce qui distingue les écoles d’ingénieurs d’autres institutions universitaires : le pouvoir du sentiment d’appartenance à une communauté de valeurs, d’expériences et de destin. J’ai le sentiment, dans mon parcours, d’avoir contribué à faire émerger ce collectif dans une jeune institution où il s’agissait de forger une communauté. Et voir naître ce collectif trans-générationnel, perceptible partout dans le monde, a été pour moi une grande satisfaction.
Je retrouve cet esprit ici avec la communauté INSA Lyon, avec une institution plus étendue et plus mature. Je vois la force d’un collectif riche de tous les talents et de valeurs portées ensemble. La démarche prospective, menée par l’établissement depuis plusieurs mois, est précisément l’expression de cette ambition commune. J’espère pouvoir contribuer au renforcement de ces liens déjà très prégnants. La communauté se retrouve autour d’une marque dont il est important de garantir et développer la valeur tout en la mettant au service d’un site et d’un réseau dans une dynamique de communauté étendue. 

Quels sont les enjeux pour l’INSA de demain ? 
L’INSA Lyon a fait le choix de ne pas rejoindre l'université cible pour en constituer son pôle ingénierie, tout en confirmant, en même temps, sa volonté de contribuer au succès de l’IDEX. L’école est donc à une période charnière. L’enjeu à court terme est de parvenir à s’impliquer de nouveau dans un projet de site, en envisageant une nouvelle forme d’engagement. C’est une formidable opportunité de repenser le rôle de l’INSA avec ses partenaires académiques, et de faire émerger pour Lyon Saint-Étienne un pôle de formation et de recherche majeur, visible et attractif à l’échelle européenne et internationale.
Il y a aussi un enjeu à l’échelle du Groupe INSA, celui de faire croître une institution identifiée par ses valeurs, son modèle et sa marque et de faire de ce réseau un opérateur mondial, attractif, reconnu et prospère. C’est un ensemble qui promeut le modèle de l’ingénieur à la française, adossé à la recherche et tourné vers l’entreprise. Et j’entends faire prospérer ce modèle dans un monde qui a de plus en plus besoin d’ingénieurs pour répondre aux enjeux climatiques et sociétaux, en particulier. Pour en faire un acteur mondial de la formation technologique. Il faut aujourd’hui convaincre notre tutelle ministérielle et nos partenaires de l’intérêt de nous accompagner dans la construction de ce grand ensemble. Non seulement il ne contrarie pas les politiques de site, mais il ne peut que contribuer à leur succès grâce au positionnement et à l'impact local de chacun des INSA dans son territoire. 
Par ailleurs, les écoles d’ingénieurs et l’INSA Lyon en particulier ont un rôle déterminant à jouer par rapport aux grands défis mondiaux, au premier rang desquels le défi climatique. Nous devons nous fixer cet objectif de former celles et ceux qui vont pouvoir imaginer des solutions nouvelles, former les acteurs de la transformation des entreprises, de nos systèmes économiques, former des citoyens éclairés qui doivent pouvoir être entendus et qui doivent s’engager pour changer la société. Pour répondre à l’ensemble de ces enjeux, l’INSA Lyon doit opérer sa propre transformation et faire évoluer son organisation, ses outils, ses perspectives, son rôle vis-à-vis de ses partenaires. Je m’attèle désormais à cela, en restant à l’écoute de toutes et tous.